Notre corps est parcouru d’informations diverses et variées.
Au cours de notre vie, celui-ci va rencontrer plusieurs situations tant sur le plan physique que psychique. Dans un but d’adaptation, il va tenter d’y répondre le mieux possible pour maintenir un équilibre fonctionnel. Une fois le but atteint, l’organisme enregistre l’évènement dans ses capteurs.
C’est le même phénomène que l’on peut retrouver, par exemple, dans la réponse immunitaire.
Mais cette fonction mémoire ne se limite pas seulement à ce système.
On le retrouve dans le cadre de la gestion de la douleur, lors d’un traumatisme physique, un choc émotionnel, etc… Ces perturbations, lorsqu’elles se présentent, déclenchent une cascade de réactions physiologiques provoquant une réponse du corps.
Cependant, il peut arriver que l’information soit perturbée ou trop importante pour que le corps puissent la gérer créant une situation de stress. Cela peut aboutir à la formation d’une zone de tensions.
Lors d’une consultation, je reçois un patient de 28 ans pour des cervicalgies basses. Celui-ci sort d’une infection COVID compliquée d’une péricardite ayant entrainée son hospitalisation ainsi qu’une intubation.
Après une infection COVID, il n’est pas rare que des troubles persistent (toux, sommeil, respiration, troubles digestifs). Dans certains cas, un suivi spécifique est nécessaire.
Suite à la phase de questions et aux tests, je décide de travailler sur la cage thoracique du patient pour relâcher les tensions post-COVID. Mais lorsque je pose mes mains, les premières informations que je perçois sont celles du stress induit par cet épisode.
Le patient exprime ressentir une forte tension qui s’installe entre son torse et ses mâchoires. Il a l’impression que ses tissus se resserrent. “J’ai l’impression de sentir le tube glisser dans ma gorge.”
Son corps “revit” l’épisode de l’intubation et les sensations ressenties sur le moment : gorge serrée, gène respiratoire, sensation de lutter et parfois de se laisser partir.
Au bout d’un moment, les tensions se relâchent et il me décrit le chemin inverse. Ce relâchement s’accompagne d’un meilleur confort respiratoire et d’une sensation de bien-être.
A la fin de la séance le patient décrit un mieux, et surtout un “poids en moins”. Ses cervicales sont moins douloureuses.
Lors de son rendez-vous de suivi, la douleur a disparu progressivement, et n’était plus présente à la fin du traitement.
Le corps est la somme de nos expériences, agréables ou non, et de ses réactions. Certaines peuvent avoir une incidence. L’ostéopathie rentre dans la prise en charge de ces expériences. Plusieurs chaînes peuvent se croiser autour d’une même douleur. Le but des questions et des tests est de pouvoir évaluer les impacts possibles de chacune d’entre elles, pour aider au mieux les patients.
Bien sûr certaines causes relèvent d’une prise en charge médicale et d’un suivi spécifique. L’ostéopathe peut dans ce cas être un accompagnant de la prise en charge mais ne remplacera pas le spécialiste